...ou fête nationale, fête de l'indépendance, ou plus exactement fête du moment où tous les délégués des différents états américains ont réussi à se mettre d'accord sur une formulation commune de déclaration d'indépendance.
C'est peu dire que la journée est propice aux marques de patriotisme. Pour moi, immigrée de fraîche date, il était impensable de laisser passer la journée sans assister aux manifestations culturelles typiques. On a donc commencé la matinée avec la traditionnelle parade (mais The world's shortest parade, seulement deux pâtés de maison, faut pas déconner non plus). Il y a de tout : des écoles de sport qui font défiler des pom-pom girls ou des gamins hurlant que le base-ball, c'est génial, des voitures de collection habillées pour l'occasion, des professionnels qui en profitent pour faire leur pub, de simples particuliers revêtus de bleu-blanc-rouge.
Mais ce que j'ai préféré, ce sont encore les spectateurs du défilé :
Fuyant la propagande évangélique qui voulait nos offrir des hotdogs et des boissons fraîches (Nous ne consommons ni viande ni religion !), nous sommes allés passer l'après-midi à Elkhorn slough, spot magnifique pour se balader en kayak parmi les loutres de mer, les phoques et les pélicans. Il n'y a là guère de photos, pas parce que je n'ai pas osé risquer la vie de mon téléphone portable en le maintenant coincé entre mon pull et mon gilet de sauvetage, mais parce que ledit téléphone portable a un zoom pourri (et a risqué sa vie en vain, donc).
Le soir, rebelote patriotique : concert et feu d'artifice à Scott's valley, à quelques kilomètres de la maison. Premier sujet d'étonnement : il faut payer 8 dollars l'entrée, car le parc n'est pas prêté par la ville aux différentes organisations, mais loué. Le groupe reggae-rock qui se produit est formé de profs et coachs du lycée de la ville, et n'est pas mauvais mais, sans doute parce que je ne suis pas née ici et que je ne crois pas que les USA ont inventé la liberté, leurs paroles du style "Ne laisse personne te détourner de ce que tu aimes", "Tu peux devenir ce que tu veux", "Continue à faire la fête, ceci est un pays libre" m'agacent lentement, mais sûrement. Je ne suis pas la seule à faire de l'ironie : notre ami Tom, apercevant cette énorme voiture toute pavoisée, s'exclamera : "Les soldats américains ont donc perdu la vie en Irak et Afghanistan pour que nous, citoyens, puissions remplir le réservoir de nos 4x4".
Toutes les variations du mot "liberté" sont sur les tee-shirts, les voitures, les chapeaux : "free at last!", "Land of freedom", "Land of the free"... Je me rappelle, non sans sourire, que les médias parlent toujours d'élire "The leader of the free world" en novembre. Les Etats-Unis exportent la liberté et la démocratie, puisqu'on vous le dit.
Les bières, pourtant interdites de consommation dans les lieux publics, coulent à flots, et la traditionnelle "apple pie" est servie à la chaîne. Une chanteuse professionnelle prend ensuite le relais du groupe de profs, et entonne un hymne américain façon gospel à vous donner la chair de poule. Les festivités se terminent par un feu d'artifice. Beaucoup de communes y ont renoncé, à cause du coût et des risques d'incendies, très forts en cette période de l'année. L'inconvénient de Scott's valley, c'est que comme la majorité des villes du bord de mer, le brouillard y est fréquent mais imprévisible. Le feu d'artifice a donné à peu près ça :
C'était mon premier quatre-juillet, peut-être le dernier avant un moment, pour cause de retour probable en France lors des congés d'été, mais c'était instructif. Et honnêtement, valeurs pour valeurs, je ne sais pas si je ne préfère pas le délire pro-freedom de mon pays d'adoption aux défilés militaires de ma contrée natale.
1 commentaire:
J'aime beaucoup te lire (même si là je rattrape un "léger" retard.
J'ai quasi l'impression de lire un livre (pas chiant hein, au contraire) !
Que tu aies pu faire du kayak au milieu des pélicans, phoques et autres...wow, ça fait envie !
Pour moi, le feu d'artifice du 14 juillet c'était face à la Garonne, mon appareil photo dans une main, et le tel dans l'autre et mes yeux entre les deux, essayant de respectant ce que je m'étais dit: profiter des feux, et ne pas juste les prendre en photo :D
Bon déménagement, j'ai hâte de savoir ce que tu vas penser de ta vie texane :)
Maïa
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