lundi, février 11, 2008

C'est important, le symbole.

-10 000 postes dans l'Education nationale à la rentrée prochaine*.
+ 4000 postes de flics dans les "quartiers" pour le plan banlieue.
Le message est vraiment subtil. Apparemment, parmi les fonctionnaires, les feignasses surpayées et improductives ce sont les conducteurs de train et les profs, pas les CRS.
Certes, c'est long, ça coûte cher, et on n'est pas sûr de réussir, quand on tente d'enseigner auprès de petits "sauvageons". Mais il n'y a que les combats l'on ne livre pas qui sont perdus. A faire le pari de l'ignorance et de la force pour la mater, on est plus assuré de son coup : les gamins qui écoutent Bach dans la voiture de Papa à six ans s'en sortiront toujours. Au pire, si ce ne sont pas des foudres de guerre, il y a les cours privés et les boîtes à bac. Celui qui, depuis la maternelle, va à l'école au pied de sa cité n'aura qu'à grossir les rangs des travailleurs manuels. Et qu'y peut-on si personne n'embauche les Mohammed qui viennent de Clichy-sous-bois ni les Fatoumata de Trappes. Egalité des chances mon cul.
*Qu'on ne vienne pas me parler baisse démographique. Les syndicats estiment qu'il y aura cette année une remontée 20 000 élèves dans le secondaire, parfaitement prévisible à partir des effectifs du primaire. De plus il n'y a pas que des postes de profs mais d'aides-éducateurs, de CPE et d'assistants d'éducation qui sautent, c'est-à-dire tous ces gens qui nous permettent de sanctionner et remettre sur les rails les élèves absentéistes, décrocheurs, insolents, violents, etc. Ceux qui font en sorte que les couloirs restent silencieux quand on enseigne, que la cour ne se transforme pas en ring, que les parents soient informés des errements de leurs enfants... Bref des collègues précieux.