Mon métier, c'est quand même largement hurler sur des mômes. Je vous jure que j'aimerais mieux pas, mais il est des constats aussi fatals que décourageants. On se croit grand passeur de sens, on n'est qu'égosilleur à tous vents.
Personne, je pense, n'entre dans la carrière d'enseignant avec l'envie de beugler sur tout un tas d'élèves réfractaires. On s'imagine tous prêcher devant un auditoire fasciné, professeur préféré des gamins, capitaine ô mon capitaine. Que je te manierai l'ado différemment, que je te refuse de jouer les petits caporals fascistes.
Tu parles.
D'abord, la douceur et la compréhension, ça ne nous vaut rien. Ou alors si, quelques tentatives d'arnaque style "j'ai pas pu faire mes devoirs, mon chien a avalé tous les crayons de la maison". Ensuite, le coup de gueule inopiné, ça marche. C'est assez peu glorieux pour la nature humaine, mais c'est vrai : on a tendance à se faire tout petit devant le hurleur. Et à ce jeu-là, je crains pas grand-monde.
Le truc, c'est qu'on n'a pas tout le temps l'envie de piquer une crise de nerfs. C'est fatigant, ça fait devenir tout rouge. En plus, il paraît que ça nous enlève des heures de vie. Alors j'ai trouvé l'astuce : comme dans mes cours de théâtre, je fais appel au souvenir d'une colère. Je joue la prof excédée. Hausser le ton, augmenter le débit, regarder droit dans les yeux, faire quelques moulinets dans les airs. Et les gamins s'y trompent, grands nigauds qu'ils sont.
Le seul détail que je n'ai pas réussi à régler, c'est que je fais pareil dans ma vie privée. J'ai dû faire sauter une inhibition, je sais pas. Mais j'ai remarqué que mes copains faisaient la tronche quand je leur disais : "Oh la, Machin, tu te tais et tu m'écoutes !"
Comme quoi, sont bien délicats.
Le truc, c'est qu'on n'a pas tout le temps l'envie de piquer une crise de nerfs. C'est fatigant, ça fait devenir tout rouge. En plus, il paraît que ça nous enlève des heures de vie. Alors j'ai trouvé l'astuce : comme dans mes cours de théâtre, je fais appel au souvenir d'une colère. Je joue la prof excédée. Hausser le ton, augmenter le débit, regarder droit dans les yeux, faire quelques moulinets dans les airs. Et les gamins s'y trompent, grands nigauds qu'ils sont.
Le seul détail que je n'ai pas réussi à régler, c'est que je fais pareil dans ma vie privée. J'ai dû faire sauter une inhibition, je sais pas. Mais j'ai remarqué que mes copains faisaient la tronche quand je leur disais : "Oh la, Machin, tu te tais et tu m'écoutes !"
Comme quoi, sont bien délicats.
3 commentaires:
"Mais j'ai remarqué que mes copains faisaient la tronche quand je leur disais : "Oh la, Machin, tu te tais et tu m'écoutes !"
Comme quoi, sont bien délicats."
Ben ça leur rappelle l'école, et l'on sait tous que l'école laisse des mauvais souvenirs !! ;-)
Ce n'est pas forcément le cas pour tout le monde, je connais quelqu'un qui n'est pas confronté au problème : il est enseignant à l'INJS de Paris.
Mon cher avocat, l'école n'est pas un mauvais souvenir pour tous, la preuve, j'ai décidé d'y passer ma vie d'adulte. ;-)
Léonard mon ami, n'avons-nous pas déjà eu cette conversation une bon milliard de fois ? ;-)
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